Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie
Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie
Le racisme existe depuis longtemps. Il est construit sur des idées fausses. Petit tour d’horizon de la question…
Être raciste, c’est croire que l’espèce humaine serait composée de plusieurs races différentes et que certaines seraient supérieures aux autres.
Cette idée fausse et absurde a conduit des peuples à en dominer d’autres.
Par exemple, les Européens, mais aussi le monde arabo-musulman se sont longtemps appuyés sur le racisme pour dominer les Africains et pratiquer l’esclavage.
La biologie, la science de la nature, ne reconnaît qu’une seule espèce humaine : la nôtre, homo sapiens !
Au-delà de la science, ce sont surtout les valeurs morales qui ont conduit les humains à lutter contre le racisme.
Comment peut-on accepter que certains soient dominés, méprisés ou persécutés à cause de leur couleur de peau, de leur religion ou de leur culture ?
En France, des lois punissent fermement les actes et les paroles racistes. Mais les messages racistes se développent, dans la rue comme sur Internet.
Le meilleur moyen de lutter contre le racisme reste l’éducation, notamment dans les écoles, et la discussion. Parles-en avec tes amis et tes parents !
La Région Occitanie organise et soutient de nombreux événements du 20 au 26 mars, pendant la Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme.
Tout au long de son histoire, le peuple juif a été persécuté. Voici quelques dates clés pour mieux comprendre ce phénomène.
Dès le Moyen Âge, en Europe, les juifs sont considérés par l’Église catholique comme responsables de la mort de Jésus.
Ils sont soumis à des lois particulières qui les isolent du reste de la population, leur interdisent certains métiers et les humilient.
Durant des siècles, des persécutions menées contre les communautés juives font de nombreuses victimes.
Au 19e siècle, des théories prétendent classer l’humanité par races. À cette occasion, des savants inventent la race sémite. D’où le terme « antisémitisme ».
L’antisémitisme est très répandu au début du 20e siècle. Les Juifs sont caricaturés comme des êtres avides d’argent et mauvais.
En Allemagne, Adolf Hitler se sert de cette haine pour arriver au pouvoir en 1933. Il déclenche la Shoah, l’extermination des Juifs d’Europe.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’antisémitisme recule. Loin de disparaître, il est entretenu par des extrémistes politiques et religieux.
Aujourd’hui encore, des théories du complot circulent pour attiser la haine contre les Juifs. Comme le racisme, l’antisémitisme continue de tuer.
C’est pourquoi, en France, la loi punit fermement les actes et les discours antisémites.
Le 19 mars 2012, une école juive de Toulouse est attaquée par un djihadiste. Trois enfants et un enseignant sont tombés sous ses balles. Quelques jours auparavant, ce terroriste avait également tué trois militaires, à Toulouse et à Montauban.
C’est l’une des questions qui revient souvent dans la bouche des enfants. Pour lutter contre le racisme, il faut le repérer et l’expliquer. Voici quelques pistes.
Oui, il arrive que des gens fassent des remarques qu’ils pensent gentilles mais qui, en réalité, mettent une personne à part. Du style, « tu es plutôt pas mal, pour un Noir », qui sous-entend que tous les autres Noirs sont moches. C’est faux et blessant.
Oui, et depuis la crise sanitaire de la Covid-19, le nombre d’actes racistes contre les Asiatiques a encore augmenté. Comme les premiers malades de ce nouveau coronavirus étaient des Chinois, tous les Asiatiques à travers le monde ont été tenus responsables de la pandémie ! C’est fou.
Une personne qui dit cela confond la religion musulmane avec des actes criminels calculés pour provoquer la terreur. Elle peut aussi être influencée par certains médias et réseaux sociaux. Les attentats meurtriers qui ont touché la France depuis 2012 ont souvent été menés par des musulmans fanatisés appelés « terroristes islamistes ». Il ne faut pas les confondre avec les millions de musulmans qui vivent pacifiquement leur foi dans notre pays.
Un stéréotype, c’est un cliché, une opinion toute faite acceptée sans réfléchir et répétée sans y penser vraiment. Par exemple : « Les Roms sont tous des voleurs. » Évidemment, c’est faux. Pourtant, on continue à entendre cela. Les stéréotypes et les préjugés sont parfois si ancrés dans la société qu’ils peuvent influencer tout le monde, même ceux qui ne se considèrent pas racistes.
L’esclavage, c’est horrible, car cela signifie qu’un homme, une femme, un enfant n’est pas considéré comme un être humain, mais comme un objet. Celui qui était propriétaire d’esclaves pouvait séparer les familles, les blesser ou les tuer, les revendre et, bien entendu, les forcer à travailler gratuitement.
L’esclavage existait déjà dans l’Antiquité. Il a été pratiqué entre autres par les Grecs, les Romains, les Arabes… Après la découverte de l’Amérique, des pays européens ont mis en place la traite négrière. Du 16e au 20e siècle, des millions d’Africains ont travaillé dans des plantations ou des mines. La France a interdit l’esclavage en 1848.
Pendant le 20e siècle, le camp de Rivesaltes a plusieurs fois été utilisé pour mettre à l’écart des populations considérées comme indésirables, même des enfants : exilés fuyant la guerre d’Espagne (la Retirada), Juifs et Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale, familles de Harkis quittant l’Algérie pour la France après la guerre d’indépendance. Pour se souvenir, comprendre l’histoire et éviter que de tels événements ne se reproduisent, l’ancien camp a été transformé par la Région en un Musée-Mémorial. On y explique certaines conséquences du racisme, de l’antisémitisme et de la discrimination.
Entre 1850 et 1940, les Européens ont créé des spectacles mettant en scène des familles venant de pays lointains dans de faux villages. La population venait voir ceux qu’on leur présentait comme des « sauvages » parqués derrière des barrières, un peu comme au zoo. Ces divertissements ont connu un immense succès dans toute l’Europe. La population « blanche » était ainsi persuadée qu’elle était supérieure. Cette idée a permis de justifier la colonisation, c’est-à-dire la conquête de nouveaux territoires et la domination des peuples qui y vivaient.
Un génocide, c’est l’extermination d’un groupe humain de même origine géographique, langue, nationalité ou religion. En Europe, nous avons l’exemple des nazis qui ont voulu éliminer tous les Juifs et les Tsiganes en les envoyant dans des camps de concentration et d’extermination pendant la Seconde Guerre mondiale. 6 millions de Juifs dont 1 million d’enfants ont été tués. Il y a eu d’autres génocides dans l’histoire.
Celui des Arméniens par l’Empire ottoman en 1915-1916 ou plus récemment celui des Tutsis en 1994, tués par des Hutus, dans leur pays, le Rwanda, en Afrique.
Ce n’est pas parce qu’on est français qu’on ne peut pas être victime de racisme ou d’antisémitisme. On peut même être célèbre et y être confronté !
Des personnalités témoignent.
Joueur international de football.
Né à Paris.
Il ne faut pas attendre de subir personnellement du racisme pour s’impliquer. Nous devons être actifs et aider les autres. Nous sommes dans un monde nouveau, ce n’est plus possible d’avoir ce genre d’attitude [raciste].
Chanteuse et actrice.
Née à Paris.
Quand j’intègre le fauteuil de « The Voice » et que je vois les commentaires du samedi soir sur Twitter, je me dis : « On a encore du chemin à faire. » Tout le monde n’est pas prêt à voir une Arabe sur le fauteuil. On m’a dit : « Va faire “The Voice” à Alger ! » Il y a des gens qui en sont toujours là.
Rappeurs toulousains
Dans leur dernier album, Les Autres c’est nous, ils consacrent une chanson à la France, eux dont la maman est d’origine algérienne et le papa argentin :« Mon padre (père) vit en français mais rêve en espagnol, est-ce que c’est grave ? / Et il écrit “vive la France” avec une faute d’orthographe (…) Tout c’qui est sûr, c’est qu’j’suis français, que mes grands-parents ne l’étaient pas / Mais c’qui compte, c’est plutôt l’arrivée ou la ligne de départ ? »
Guitariste et chanteur.
Né à Périgueux.
C’était dans un bar, à Toulouse, où je m’étais rendu avec trois bons copains. À côté de nous, des mecs assez ambiancés ont commencé à chercher l’écharpe de l’un d’entre eux. Au bout d’un moment, comme ils ne la trouvaient pas, ils ont dit au patron en nous fixant du regard : « Normal, il y a des gitans, ce sont des voleurs ! ».
Auteure, compositrice, interprète, musicienne et actrice.
Née à Toulon.
Récemment, sur ma fiche Wikipédia, mon nom avait été modifié. Au lieu de « Camélia Jordana Aliouane », il était écrit « Camélia Jordana Mouloud Aliouane ». C’est débile et raciste, mais [il y a] plus violent.
Auteur, compositeur et interprète.
Né à Paris.
J’ai tendance immédiatement à bloquer les comptes [sur les réseaux sociaux] qui vont m’attaquer sur le judaïsme parce que je n’ai pas envie de voir leurs commentaires. Quand on a des compliments, on a tendance à les oublier vite. Mais quand on est attaqué, ça prend énormément de place.
Joueur international de football.
Né à Paris.
Il ne faut pas attendre de subir personnellement du racisme pour s’impliquer. Nous devons être actifs et aider les autres. Nous sommes dans un monde nouveau, ce n’est plus possible d’avoir ce genre d’attitude [raciste].
Chanteuse et actrice.
Née à Paris.
Quand j’intègre le fauteuil de « The Voice » et que je vois les commentaires du samedi soir sur Twitter, je me dis : « On a encore du chemin à faire. » Tout le monde n’est pas prêt à voir une Arabe sur le fauteuil. On m’a dit : « Va faire “The Voice” à Alger ! » Il y a des gens qui en sont toujours là.
Rappeurs toulousains
Dans leur dernier album, Les Autres c’est nous, ils consacrent une chanson à la France, eux dont la maman est d’origine algérienne et le papa argentin :« Mon padre (père) vit en français mais rêve en espagnol, est-ce que c’est grave ? / Et il écrit “vive la France” avec une faute d’orthographe (…) Tout c’qui est sûr, c’est qu’j’suis français, que mes grands-parents ne l’étaient pas / Mais c’qui compte, c’est plutôt l’arrivée ou la ligne de départ ? »
Guitariste et chanteur.
Né à Périgueux.
C’était dans un bar, à Toulouse, où je m’étais rendu avec trois bons copains. À côté de nous, des mecs assez ambiancés ont commencé à chercher l’écharpe de l’un d’entre eux. Au bout d’un moment, comme ils ne la trouvaient pas, ils ont dit au patron en nous fixant du regard : « Normal, il y a des gitans, ce sont des voleurs ! ».
Auteure, compositrice, interprète, musicienne et actrice.
Née à Toulon.
Récemment, sur ma fiche Wikipédia, mon nom avait été modifié. Au lieu de « Camélia Jordana Aliouane », il était écrit « Camélia Jordana Mouloud Aliouane ». C’est débile et raciste, mais [il y a] plus violent.
Auteur, compositeur et interprète.
Né à Paris.
J’ai tendance immédiatement à bloquer les comptes [sur les réseaux sociaux] qui vont m’attaquer sur le judaïsme parce que je n’ai pas envie de voir leurs commentaires. Quand on a des compliments, on a tendance à les oublier vite. Mais quand on est attaqué, ça prend énormément de place.
Joueur international de football.
Né à Paris.
Il ne faut pas attendre de subir personnellement du racisme pour s’impliquer. Nous devons être actifs et aider les autres. Nous sommes dans un monde nouveau, ce n’est plus possible d’avoir ce genre d’attitude [raciste].
Chanteuse et actrice.
Née à Paris.
Quand j’intègre le fauteuil de « The Voice » et que je vois les commentaires du samedi soir sur Twitter, je me dis : « On a encore du chemin à faire. » Tout le monde n’est pas prêt à voir une Arabe sur le fauteuil. On m’a dit : « Va faire “The Voice” à Alger ! » Il y a des gens qui en sont toujours là.
Rappeurs toulousains
Dans leur dernier album, Les Autres c’est nous, ils consacrent une chanson à la France, eux dont la maman est d’origine algérienne et le papa argentin :« Mon padre (père) vit en français mais rêve en espagnol, est-ce que c’est grave ? / Et il écrit “vive la France” avec une faute d’orthographe (…) Tout c’qui est sûr, c’est qu’j’suis français, que mes grands-parents ne l’étaient pas / Mais c’qui compte, c’est plutôt l’arrivée ou la ligne de départ ? »
Guitariste et chanteur.
Né à Périgueux.
C’était dans un bar, à Toulouse, où je m’étais rendu avec trois bons copains. À côté de nous, des mecs assez ambiancés ont commencé à chercher l’écharpe de l’un d’entre eux. Au bout d’un moment, comme ils ne la trouvaient pas, ils ont dit au patron en nous fixant du regard : « Normal, il y a des gitans, ce sont des voleurs ! ».
Auteure, compositrice, interprète, musicienne et actrice.
Née à Toulon.
Récemment, sur ma fiche Wikipédia, mon nom avait été modifié. Au lieu de « Camélia Jordana Aliouane », il était écrit « Camélia Jordana Mouloud Aliouane ». C’est débile et raciste, mais [il y a] plus violent.
Auteur, compositeur et interprète.
Né à Paris.
J’ai tendance immédiatement à bloquer les comptes [sur les réseaux sociaux] qui vont m’attaquer sur le judaïsme parce que je n’ai pas envie de voir leurs commentaires. Quand on a des compliments, on a tendance à les oublier vite. Mais quand on est attaqué, ça prend énormément de place.
Découvrez les dispositifs d’aide et les actions de la Région.
ou
d’actes antisémites ou racistes
Appelez le service d’aide aux victimes
Contactez SOS Racisme, la LICRA, le MRAP, la LDH, le CRIF ou toute autre association antidiscrimination ou d’éducation populaire.
Retrouvez tous les événements de la Semaine contre le racisme et l’antisémitisme organisés par la Région sur le site :
En 2020, la Région Occitanie a adopté un Plan d’actions contre le racisme et l’antisémitisme. Ce plan, doté de 12,6 millions d’euros sur 3 ans, s’ajoute aux politiques déjà en place. Il vise en priorité les jeunes, mais s’adresse aussi aux familles, éducateurs, médias et élus. Parmi les actions déjà réalisées : plus de 5 000 lycéens ont été sensibilisés aux discriminations par les Jeunes Ambassadeurs des Droits pour l’Égalité, avec le Défenseur des droits et Unis-Cité. Plusieurs classes ont également été alertées sur les risques liés aux médias et aux réseaux sociaux avec Le Club de la Presse Occitanie et l’action « esprit’critik ». De même, le concours régional Discrimétrages permet chaque année à des lycéens de réaliser des courts métrages pour lutter contre les discriminations, en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement et les établissements.
Ce supplément est dédié à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Il existe bien d’autres discriminations contre lesquelles la Région est aussi engagée : celles faites aux femmes, aux personnes en situation de handicap, celles liées aux LGBTphobies que nous aborderons dans notre prochain numéro. Pour connaître les dispositifs et les initiatives soutenues par la Région rendez-vous sur :
Remerciements
Cette page a été réalisé par les équipes de Milan Presse, éditeur engagé pour tous les enfants, en collaboration avec la Région Occitanie. Il a été relu et amendé par deux historiennes, Carole Reynaud-Paligot, spécialiste des processus de racialisation, autrice de nombreux ouvrages sur le sujet et co-commissaire scientifique de l’exposition « Nous et les Autres, des préjugés au racisme » qui s’est tenue au musée de l’Homme et Céline Sala-Pons, directrice du Mémorial du camp de Rivesaltes, maître de conférence en Histoire moderne et contemporaine.